Parler
d’un monde nouveau où l’amour et la fraternité seront des valeurs à rechercher
et où la foi chrétienne et la crainte du Seigneur seront pour tous un trésor à
garder jalousement, veut dire d’une manière explicite que notre monde actuel a
perdu ses repères. L’homme, fait à l’image et à la ressemblance de Dieu
créateur, est responsable de la création : Dieu lui a confié toute la
création à gérer pour le bien de tous. Cet homme est devenu de nos jours incapables de se
maîtriser soi-même et de gérer la création. Il s’est incliné devant ses propres
passions : l’individualisme, le matérialisme, l’égoïsme, les injustices,
les guerres, la marginalisation des démunis dans le monde. Ceci nous amène à
nous poser des questions sur l’existence de Dieu. Dans ce monde actuel habité
par la science, la technologie et la technique : idoles de l’homme
moderne, on a de la peine à reconnaître la place de Dieu Créateur. Que ferons-nous
pour retrouver les repères perdus ? Que ferons-nous pour rebâtir nos
nations, nos familles, nos communautés ? Comment arriverons-nous à solidifier
la foi chrétienne en cette année de la foi ?
Le principe de causalité
pose qu’il n’y a pas d’effet sans cause. C’est pour dire que la perte de la foi
chrétienne et les nombreuses déviations que nous constatons dans notre monde
actuel sont sans doute liées à l’éducation. On reformera donc ce monde actuel
si l’on revoyait l’éducation des enfants
car ils sont les hommes de demain : les jeunes générations. La qualité de
l’éducation que nous avons reçue en famille, a sans doute influencé notre
manière de vivre, d’agir, de penser, et, la qualité d’éducation que nous
donnerons aux enfants, influencera leur vie au quotidien. Il est important de
donner la première place à l’éducation
des enfants, pour refaire les hommes d’honneur, de devoir et des chrétiens qui
aspireront à vivre pleinement la vie du Christ.
Les premiers responsables établies par Dieu
d’inculquer tout les valeurs requise par l’éducation chrétienne aux enfants
sont les parents et la famille reste incontestablement le premier milieu
naturel et nécessaire destiné par Dieu pour cette éducation. Semblable à la
rose fleur, l’enfant a besoin d’un endroit propice voire favorable pour germer, pour éclore et pour s’épanouir.
Il a également besoin des bons gardiniers qui prendront la peine de les arroser
et de les engraisser. Par nature, Les parents sont ces gardiniers et cet
endroit propice est la famille. D’ailleurs, l’éducation la plus efficiente,
active et durable est celle reçu dans une famille animée par une foi chrétienne
bien ordonnée et bien disciplinée. L’homme gardera toujours l’empreinte
familiale qui a marqué son enfance. La
famille doit donc être un foyer de la foi, et, les parents, les gardiens de
cette foi et puis, capable de la transmettre aux enfants par une éducation de
qualité qui envisagera de rendre le nouveau-né homme de foi. Ils doivent
prendre conscience que ce nouveau-né est une espérance absolu non pas seulement
pour la famille mais aussi pour l’Eglise et pour la société humaine. Mais,
« pour
que cette espérance ne trompe point, mais se réalise pleinement, déclare Pie
XII, il faut éduquer (l’enfant) et bien
l’éduquer : l’éducation physique qui fortifie les énergies du corps, l’éducation
intellectuelle qui développe et enrichit les ressources de l’esprit, l’éducation
morale et religieuse qui éclaire et guide l’intelligence, qui forme et fortifie la volonté, qui discipline
et sanctifie les mœurs, et donne ainsi à l’image de Dieu une ressemblance avec
le prototype divin qui la rend digne de figurer dans les palais éternels »[1]
Il ne suffit donc pas seulement de mettre l’enfant au monde, mais il
faut bien l’éduquer sur tous les plans humains sensibles : intellectuel,
spirituel et moral. Ainsi il pourra s’insérer facilement dans la vie sociale.
L’éducation vise à former tout l’homme. Elle a pour but d’instruire toute la personne humaine, ses facultés
intellectuelles et spirituelles. Ainsi, une tâche magnifique attend les parents
et tous ceux qui se donnent à
l’éducation des enfants car ce sont
ceux- ci qui ont en premier lieu ce
devoir d’éduquer. Hélas! Beaucoup parents ignorent ce rôle primordial qu’ils ont à jouer auprès des enfants. Ils se laissent
emporter par les affaires, les activités professionnelles et leurs relations à
l’extérieur de leurs familles alors que le souci de former ou d’éduquer leurs
enfants devrait primer sur tout le reste. Certains parents ne s’appliquent pas
assez à connaître leurs enfants, à les instruire et à les accompagner, à vivre
suffisamment avec eux.
En négligeant donc
cette tâche si précieuse et principale,
instruire et éduquer l’enfant], ils compromettent la destinée de leurs
enfants, non seulement la destinée temporelle et humaine, mais aussi la
destinée spirituelle et éternelle. Bien des parents pensent que c’est en
dorlotant leurs enfants par diverses activités inutiles, qu’ils seront heureux, ou que c’est par des empêchements
exagérés d’agir qu’ils seront sensibles.
Combien de parents ont semé la haine, la zizanie au sein de leur propre famille
en y créant une relation distinctive et discriminatoire ? en partageant
avec un garçon, voici ce qu’il m’a dit : « Ce dont je souffre c’est
de l’isolement, je reçois de mes parents tout l’argent que je veux, mais je
n’ai pas d’ami ». Un autre : « ma mère considère comme
enfantillage des choses qui pour moi, ont une grande valeur. Elle ne me prend
pas au sérieux. Elle n’a pas le temps de s’intéresser à ce que je voudrais lui
dire. Je n’ai plus confiance en elle ». Ces enfants n’ont plus le goût et
la joie de vivre en famille, à cause de
la manière dont leurs parents les traitent. Ce que l’enfant cherche c’est
d’être compris. Il cherche un ami : celui qui se mettra dans son état
d’esprit. L’enfant cherche celui qui va lui donner le temps, qui prendra la
peine de l’écouter, de le conseiller et de le supporter.
Revenons donc, en cette année de la foi,
à l’éducation des enfants, Car c’est cela qui peut assurer un monde meilleur et une foi authentique. Les
parents doivent éduquer, former et élever leurs enfants, afin qu’ils puissent
devenir des hommes épanouis, d’honneur et des chrétiens respectueux. Former
l’enfant c’est cultiver une de ses aptitudes en utilisant des méthodes
efficaces. C’est aussi affermir la conscience de cet enfant : « […] expliquer à l’enfant que, par la voix de
la conscience, c’est Dieu lui-même qui lui parle et manifeste ses volontés et
ses désir »[2].Il
est question d’orienter son âme vers Dieu par la formation qui ne veut pas
dire « maltraiter » mais « aider.» Cette formation à
donner aux enfants c’est une éducation.
Ce mot vient du latin
« educere » qui signifie « faire sortir, expliciter... » « Il s’agit de dégager, de mettre en
valeur, en plein lumière, toutes les richesses, toutes les beautés toutes les
puissances de la vie que l’enfant recèle dans son âme et dans son cœur »[3].
Cela veut dire que les parents aideront
l’enfant à se maîtriser, à se dominer et à se gouverner. Ils enseigneront à
l’enfant commet être humain, raisonnable et lui montreront le chemin qui mène
vers la sainteté, en lui enseignant comment assujettir la chair à l’esprit, les
passions à la volonté. Ce n’est donc pas l’isolement qui aidera l’enfant à
devenir sensible ou sage, mais ce sera une formation à l’amour, à la liberté, à
la maturité et à la crainte du Seigneur qui l’aideront à devenir un homme
pacifique, aimable, gentil, intelligent et capable de vivre dans la société.
Nous sommes donc appelés à renouveler nos engagements spirituels et sociaux
en vue de redevenir des hommes capables de surmonter tous les obstacles,
éduquons ces « enfants » :
cette génération nouvelle, afin qu’ils puissent prendre conscience qu’ils sont
faits à l’image et à la ressemblance de Dieu. Ainsi, ils seront des hommes de paix, d’honneur, et des bons
chrétiens modèles pour les autres.
[1] Radio
message au IVe congrès interaméricain ; dans document. catholique,
t. 48, 1951, col. 1027, cité par Joseph Duhr s. j, l’art des arts éducation
des enfants, éd. Salvator Mulhouse(Haut-Rhin), porte du miroir, 1953, p.58.
[2] Joseph
Duhr s.j, l’art des arts éducation des enfants, éd. Salvator Mulhouse
(Haut-Rhin), porte du miroir, 1953, p.58.